NOVEMBRE I592.                            299
présenta au duc de Mayenne une requeste très-hardieCO au nom des docteurs et 4**-prédicateurs de la Ligue, par laquelle ils demandoient que défenses fussent faites aux politiques de s'assembler; qu'on ne permît plus aux catholiques séculiers* de se mêler des affaires de la reli­gion , qui estoit entierement en ruine, pour avoir négligé les avis que les théologiens avoient donnés ci-devant; que les catholiqctes qui avoient este bannis fussent rap­pellés, et qu'on ne parlât plus de «.'accorder avec le Navarrois; qua l'arrest du conseil général de l'Union fût observé ; que fe jwrlementiut purgé des partisans du roy de Navarre et des heretiques; que l'on examinât les conspirations que les politiques avoient faites pour lui livrer la ville. Le duc de Mayenne refusa audience. à ceux qui lui présentèrent cette requeste, et la mit au néant.         "•- *'-'
Le vendredy 6 de novembre, le duc de Mayenne se rendit à l'hôtel de ville, où s'estoient assemblés par son ordre les colonels, les capitaines et autres notables bourgeois en grand nombre, ausquels après s'estre plaint de diverses assemblées qu'on avoit faites dans Paris pendant son absence, il ajouta t « Messieurs, je ct sçay que dans ces assemblées orit esté faites quelques « propositions d'envoyer vers le roy dé Navarre pou*, a traiter avec luy : ce que je trouve fort étrange, peur <c estre fort contraire à ce que nous avons ensemble <c juré. Toutesfois je ne l'impute pas à aucune mauvaise « volonté qu'ayent ceux qui l'ont proposé, ains à la « necessité très-grande que chacun de vous peut avoir; « mais vous sçavez tous que j'ay déliberé faire assembler
(0 Une requeste très-hardie : Cette requète se trouve dau* la Chro­nique noTennaire de Cayet.
Digitized by